email

Alès : saisie annulée contre EOS France faute de cession de créance opposable

Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Alès : saisie annulée contre EOS France faute de cession de créance opposable
Le 12 décembre 2025
Alès : saisie annulée contre EOS France faute de cession de créance opposableAlès : saisie annulée contre EOS France faute de cession de créance opposableAlès : saisie annulée contre EOS France faute de cession de créance opposableAlès : saisie annulée contre EOS France faute de cession de créance opposable
Le JEX d’Alès annule une saisie d’EOS France, faute de cession de créance régulièrement notifiée. EOS est condamnée notamment à restituer 10 560 €

Le 3 avril 2025, le juge de l’exécution du tribunal judiciaire d’Alès a annulé une saisie-attribution pratiquée par EOS France sur les comptes d’une débitrice et de son co-titulaire.
Le magistrat a jugé que la cession de créance de 2022 au profit du FCT FONCRED V n’avait pas été régulièrement notifiée et n’était donc pas opposable aux débiteurs.
Ces derniers étaient représentés par Maître Paul-Emile BOUTMY.

Un jugement commercial ancien repris par un fonds de titrisation

En décembre 2013, le tribunal de commerce de Nîmes avait condamné une débitrice à payer plus de 120 000 € à la Société Générale au titre de plusieurs prêts, dont un crédit de 2009 avec un taux contractuel de 9 %.
La créance a ensuite été cédée, en août 2022, au Fonds Commun de Titrisation FONCRED V, avec EOS France comme représentant recouvreur.

En juillet 2024, EOS a pratiqué une saisie-attribution sur un compte joint, pour un montant de 182 727,07 €, saisissant immédiatement 10 560,44 €.


L’argument central : la cession n’était pas opposable

Le juge a souligné que la cession de créance produite par EOS était formulée de manière trop vague :

  • les créances n’y figuraient que par numéros, sans indication du nom du débiteur ni du titre exécutoire,

  • aucune notification claire de la cession n’avait été faite à la débitrice avant la saisie.

En application des articles 1324 et 1690 du Code civil, ainsi que d’un arrêt de la Cour de cassation du 9 septembre 2021, le juge a considéré que la cession n’était pas opposable.
En conséquence, EOS France n’avait pas qualité à agir.


La décision du JEX d’Alès

  • Mainlevée de la saisie-attribution du 5 juillet 2024,

  • Remboursement de la somme saisie (10 560,44 €) avec intérêts au taux légal,

  • 1 000 € de dommages et intérêts pour saisie abusive,

  • 800 € au titre de l’article 700 CPC,

  • Dépens à la charge d’EOS France.


Points à retenir

  • Une cession de créance doit être clairement identifiable et notifiée au débiteur : à défaut, elle est inopposable.

  • Une saisie pratiquée sans cession opposable est nulle et peut être qualifiée d’abusive.

  • EOS France est condamnée à restituer la totalité des fonds saisis et à indemniser les débiteurs.


FAQ

Pourquoi la saisie de 2024 a-t-elle été annulée ?
Parce qu’EOS France n’a pas prouvé que la cession de créance de 2022 avait été régulièrement notifiée et qu’elle visait bien la créance en cause.

Quelles sommes devront être remboursées ?
La totalité des 10 560,44 € saisis, avec intérêts légaux, plus 1 000 € de dommages-intérêts et 800 € de frais de justice.

Cette affaire est-elle isolée ?
Non. Plusieurs décisions récentes rappellent que les fonds de titrisation et leurs mandataires doivent démontrer leur qualité à agir en produisant une cession précise et notifiée au débiteur.